Extrêmes souffrances à Chioggia
CHIOGGIA est une ville côtière distante de quelques dizaines de kilomètres de Venise.
En 1812, sur le maître-autel de l'Eglise Saint-Dominique a été placé un Christ qui ne laisse pas indifférent.
On ignore son origine alors la légende raconte qu'il s'agit d'un Christ apporté par la mer. Il aurait été sculpté par Nicodème, un disciple de Jésus.
Le bateau qui le transportait à la Cité des Doges a sombré et le Christ s'est échoué à quelques mètres de l'Eglise des Pères Dominicains.
Le Christ n'est pas crucifié sur une Croix. C'est un arbre qui fait office de gibet.
Pas n'importe quel arbre !
Il s'agit d'un arbre de la famille des épicéas. Or, on a découvert en Suède un bosquet d'épicéas que le carbone 14 date entre 5 000 et 9 000 ans.
L'épicéa serait donc l'arbre vivant le plus vieux sur terre et on ne saurait trouver une espèce d'arbre mieux adaptée pour incarner l'Arbre de Vie cité dans le livre de la Genèse.
Les dimensions de la sculpture sont remarquables.
Avec une hauteur de 3m30 et une envergure de 3m20, le Christ atteint environ 2 fois la grandeur d'un homme.
Son aspect physique et sa morphologie sont ses caractéristiques les plus singulières.
Le Christ exhibe sans retenue la souffrance extrême provoquée par le châtiment de la crucifixion.
Seul le profil gauche du visage aurait une physionomie apaisante alors que tout le reste de la sculpture hurle la sauvagerie du châtiment.
Le pélican qui extrait de ses entrailles la nourriture pour ses petits s'est posé sur le sommet de l'arbre de vie.
Il rappelle que le Fils de Dieu nous exhorte à se nourrir de son corps et de son sang, plus simplement, à vivre son enseignement et à l'imiter.
Cette effigie du Christ pourrait avoir été sculptée au XIVe siècle.
Elle est en peuplier et elle serait l'œuvre d'un sculpteur de culture germanique actif dans la province de Venise.
Publié le 24 décembre 2013