CHRISTS DU XVIE SIECLE - UNE RENAISSANCE REALISTE
Sous le ciseau de certains sculpteurs, le début du 16e siècle donne naissance à des Christs en Croix étranges …
Ils sont d'un réalisme poussé et leur apparence peut effrayer.
Ils ne sont pas morbides car en général le Christ est vivant sur la Croix les yeux bien ouverts.
La lance du Centurion n'a pas encore percé le flanc du Christ et si, prioritairement, cette action revêt un caractère symbolique marquant ainsi la naissance de la nouvelle Eglise, cette opération du Centurion est aussi le prétexte à certains artistes pour recouvrir d'hémoglobine le corps du Christ.
Les Christs renaissants que j'évoque sont rarement sanguinolents, leur expressivité est simplement excessive.
Ils effraient certains, ils fascinent d'autres... ils ne laissent pas indifférents.
La renaissance italienne avait exalté la beauté à la manière des sculpteurs de la Grèce antique mais avec la montée en puissance du protestantisme le catholicisme n'a plus voulu masquer la souffrance, il a exigé que la mort soit à nouveau mise en scène.
A la différence du XIVe siècle où la mort du Christ s'affichait comme le point final du parcours d'une Vie, l'art du XVIe siècle inscrit sur le visage du Crucifié la promesse d'un second parcours ...
C'est la raison pour laquelle, le Christ n'apparaît pas aussi torturé que cela malgré une fin proche et irréversible. Un autre chemin s'ouvre à Lui qui est la voie du Ciel où l'attend l'Amour infini du Père …
Publié le vendredi 28 octobre 2011